Ne cédons pas à la panique, car dorénavant la panique est réservée aux gens très compétents. En spécialiste patenté, en expert éminent, l’introverti s’installe dans le confinement.
Les remèdes contre le virus sont: une foi sans bornes, la prière et la pisse de licorne.
Entre les toilettes, la cuisine et l’entrée, chez moi aussi les frontières sont fermées.
Les escargots demeurent confinés toute leur vie, ils ne sortent jamais que sur le seuil de leur logis.
De la banque jaillit un braqueur masqué et se fond dans la foule: comment le retrouver?
C’est d’une manière vraiment très romantique que nous partageons notre gel hydroalcoolique!
Pour ne pas être verbalisé dans son coude il suffit de tousser.
Hein, comment? D’idiot vous osez me traiter? Je vais vous caresser de mon poing non lavé!
Un soir sur le balcon, personne dans la rue... Horreur: quelqu’un se mouche à l’étage au-dessus!
Avec ce masque, vous avez, mademoiselle, un charme fou! Oh, désolé de cette erreur: grand-père, asseyez-vous!
Un gros astéroïde sur la terre va tomber et sur-le-champ tous nous désinfecter.
Le placard s’écroule, surchargé de pâtes, de conserves. Le cadavre écrasé n’a plus besoin de ces réserves.
Après le repas, dans cette clinique très chère les appareils respiratoires sont mis aux enchères.
Le choléra depuis un an se déchaînait, mais chacun se disait: je ne suis pas concerné.
Le pire ce n’est pas que le virus d’un œil glauque nous fixe, mais que Kascheï l’immortel est dans le groupe à risque.
Quand on travaille à distance, malheureusement, le jour de paye s’éloigne également.
Mes analyses ne confirment pas les craintes du médecin traitant! Il a perdu les éprouvettes avec mon prélèvement.
Non, non, jamais je ne serai contaminé! assure mon clone en scaphandre blindé.
Managers et artistes se reconvertiront sans mal en menuisiers et en graveurs de pierres tombales.
En rentrant, désinfectez-vous soigneusement à l’alcool, extérieurement, puis intérieurement.
Cher Tolstoï, ce virus veut la guerre, pas la paix: surtout ne quittez pas votre musée.
Quelle chance, les symptômes sont légers: ce ne sont pas les bronches, juste le cerveau qui est touché.
Le virus ne saurait affecter le corps du Christ! A moins qu’il n’ait des clous, il n’y a pas de risque.
Qu’attendez-vous, les gars? Soyez plus débrouillards! Un sèche-cheveux peut faire office d’appareil respiratoire!
Ikea propose des cercueils en pièces détachées: j’en ai pris un, mais aurai-je le temps de l’assembler?
Les médecins sont tous mobilisés contre la maladie, alors sans eux nous éructons de doctes idioties.
J’ai mis une toux comme sonnerie sur mon mobile. C’était pour rire, ne me tabassez pas, pauvres débiles!
Mets ton slip sur la tête si tu n’as pas de masque et tu peux prendre le métro, mais garde bien tes basques.
En enfer les diables nous font cuire à petit feu, mais sur terre désormais ce n’est pas mieux.
Pour travailler à distance: j’ai vraiment du mal, dit l’abeille au parasite intestinal.
Se toucher le visage comme avant n’est plus permis nous montre Munch dans son tableau Le Cri.
Cette statue équestre n’a plus de cavalier: de son cheval on l’a provisoirement distancié.
Des esprits éclairés recherchent un vaccin, tout comme les esprits moins éclairés, et même le mien.
Hein, quoi? Un virus, la crise, l’inflation, que de tracas! Ce n’est pas ainsi que j’imaginais mon cinquième mandat.
J’ai fait des provisions, et même acheté un sac de sable. J’ignore pourquoi. La situation est tellement instable.
La seule chose qui nous console un peu: Donald Trump ne fait vraiment pas mieux.
Je cours au supermarché près de chez nous acheter de la terre, des planches et des clous.
On ne travaille plus, on traîne et on s’ennuie, on dit que c’est la même chose au paradis.
Nous survivrons. L’armée, la foi et le Parti sont nos valeurs premières! Les entreprises privées n’étaient qu’une mesure temporaire.
Tout est embouteillé: comment passer en ambulance A travers des bouchons composés d’ambulances?
Tout est fichu, on est malade, on désespère. Ça va si mal qu’on ne pense même plus à faire la guerre.
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